Pour plus de souplesse à la consultation de ce document, certaines des illustrations sont placées à la fin du texte et accessibles par des hyperliens.
Je me sers de cette page pour travailler, j'y place mes notes et les réflexions issues de la relecture de ces notes.
L'image qui suit ces quelques lignes est un des premiers shémas qui résume les opérations que l'image subit. On suit le chemin de la lumière qui va du modèle à la caméra, de la caméra à sa restitution après copie sur un écran de télévision, sa capture par un appareil numérique, son interprétation par un ordinateur. La nouvelle image formée repasse dans une caméra et est à nouveau capturée sur un écran de télévision. Ce sont les photos numériques de cette dernière génération qui constituent les images que l'on retrouve dans mes toutes premières bandes vidéos de ce style.
Du passage d'une image au format jpeg (image compressée par lot de pixels) à une autre image numérique par le biais de générations technologiques. L'image passe donc par une télévision puis se retrouve dans un milieu informatique, cette opération a lieu deux fois afin de figer le temps de la première opération sur l'image. Ce temps qui est figé sur l'image est un temps du médium [i]*, il est représentatif et signifiant de ce qui a été, il affirme que l'image que l'on voit est une image vidéo, la matière de l'image n'est plus du réel, c'est du médium, on identifie l'image comme étant une image elle même.
Ce temps de l'image est un temps que je m'aventure à appeler "temps technologique". Ces images sont montées en séquences sur un ordinateur avant d'être refilmées. Cette opération crée un espace temporel, on a deux sortes de temps qui se côtoient, d'une part un temps figé et d'autre part un temps créé, dans les deux cas ce sont des représentations du temps, et vu les techniques utilisées, c'est une représentation numérique du temps". A ces opérations en suivent d'autres, toutes ces suites d'opérations empilent des strates de temps dans les images, lorsque l'on voit la lumière qui dessine l'image sur un écran, on est face à un autre temps qui est propre à l'image, encore un "temps technologique".
Ces strates temporelles de l'image se réfèrent automatiquement au sujet de ces images : des corps. Ces Corps sont transportés hors de la réalité d'où ils émergent et transportés dans une dimension technologique.
* Transcription du texte sur ce document [i] (retour au texte : [t]).
[technic'images - vidéo]
Des images figées dans leur temps médium. Les Photos numériques des vidéos fixent non seulement les images, mais aussi le traitement de celles-ci par le médium : les pixels illuminés deviennent ainsi distincts et ainsi on voit apparaître une barre.
La déformation de l'image est appuyée par les trames de la vidéo qui suivent une déformation identique.
A cela va s'ajouter un champ électrique, du moins il va apparaître à l'image ( une image gelée des champs magnétiques"). Cela influe complètement sur les couleurs que l'on retrouve dans l'image et cela crée des zones topographiques numériques.
Il semblerait que ce soit l'électricité statique qui suivant le déplacement du canon à electrons produit cet effet sur l'image.
Des représentations d'images par leurs propres moyens de représentation.
Des images-médium représentant leurs moyens de production.
Des images technologiques incluant le corps humain dans un autre univers.
Des corps-images, des corps technologiques virtuels?
Des sexualités abstraites, des sexualités techno-abstraites?
Pour une petite exposition, je me suis penché sur la montrabilité de ce travail, j'ai essayé de le traduire par des séries de tirages informatiques. voici le petit texte qui les accompagnait :
"Image-modèle filmée en vidéo photographiée numériquement. Montage en séquences, exportation vidéo. Image vidéo re-numérisée et déformée algorythmiquement (le type de déformation est en partie issue du hasard suivant un modèle prédéterminé).
La machine informatique, comprenant des instructions qui lui sont propres va modeler le corps suivant une logique établie par une suite d'opérations mathématiques.
La multiplicité résultant d'une démarche numérique permet de reproduire à xn le nombre d'exemplaires absolument identiques de chaque image.
Le corps n'est plus qu'une information que l'on peut traiter et déformer. On est libre de choisir la chair qui va le recouvrir, il devient corps-vidéo ou corps-numérique.
"Je parlerai de corps changés en formes nouvelles",
Ovide, Métamorphoses I,1.
Les moyens de diffusion tels l'internet poussent le corps dans une multiplicité simultanée ou différée qui clone ses moment et son temps indéfiniment. Son image traverse des mondes numériques et se dirige vers qui l'appelle.
http://technart.home.ml.org"
(Exposition, faire Son deuil [t], Maison des Arts, Bordeaux, Janvier 1998")
Dans ce traitement d'images sont apparus de nouveaux paramètres tels des algorythmes de déformation, automatisés pour la création de ces images. Ces alogorythmes ne sont pas reproductibles en réseau, du moins dans leur état actuel. Ce système de production en série ne peut pas encore s'appliquer à mon travail, mais il permet de produire automatiquement des images. Une fois une image déformée, il est facile de la recréer indéfiniment et toutes les images seront identiques.
Les transformations subies par l'image [i]et leurs qualités reproductibles enlèvent aux images leur aspect unique et surtout leur authenticité. Ce sont des formules de clônages numériques d'images prédéterminées par une idée et transformées par des calculs aléatoires enregistrés et indéfiniments reproductibles.
Voici un projet de déformateur d'images en réseau. Partir sur la base de 50 images jpeg en modifiant leur extension pour qu'elles intègrent ergonomiquement l'objet qui les altèrera. Elles deviendront ainsi uniquement ( sans les renommer) identifiables par notre "déformateur".
{ *.jpg => *.smar }
Une applet java (1.1) intégrée dans une page html va s'occuper de charger les 50 images les unes après les autres en les affichant directement comme elles sont reçues (erreurs comprises). On prend ainsi en compte le temps de chargement de la machine et la qualité de la connexion au réseau. On installe une jauge sur laquelle on voit la progression du chargement, l'unité est une unité-image et non temps.
Lorsque les images se chargent elles subissent des déformations (d'après des modèle de variables établis selon des études des ruptures numériques constatées lors de téléchargemnts de fichiers images). Et une fois en plaçant elles se mettent à tourner en séquence bouclée, et ce, de plus en plus vite. Le résultat dépend de la machine-client et de la qualité des périphériques d'affichage.
Recherche sur la présentation en réseau intégrée dans un site internet.
Dèjà un petit état des lieux : on trouve sur internet des sites d'artistes, la plupart sont de simples catalogues de leurs travaux, mais on trouve quelques réflexion autour des arts en réseau.Il y a les sites de Musées qui sont d'immenses catalogues mais surtout ouvrent des accès à des bases de données sur l'art et permettent une "grande" diffusion de son histoire. Les sites personnels, les "homepages" sont des amas d'images souvent récupérées à droite ou à gauche... Ils sont toujours en devenir.
C'est là une des formes très intérressante de ces "oeuvres", elles ne sont jamais finies, jamais établies, on peut sans cesse les modifier les déplacer, les multiplier... mais comme on va le voir leur nombre et quasi infini.
L'art sur internet se cherche encore, on peut apercevoir des essais, des tentatives diverses mais encore trop limitées à l'"effet galerie".
L'internet peut-être plus fort que les médias (télé, journeaux, radio) car il est tout ça à la fois, il peut etre plus répendu... Il subit un constant développement et cela entraîne une évolution continue de tout qui s'y trouve. L'avancée technologique est le principal des paramètres de son existence.
Il est nécéssaire de mettre à jour les oeuvres sur internet. Si elles n'évoluent pas avec le réseau, elles deviennent passives et ne sont alors plus réellement intégrées à celui ci.
Ma tentative d'expérience vidéo qui se base (en théorie pour l'instant et en pratique bientôt [e]) sur une suite d'images libres (et après une suite d'images piochées sur l'internet par un moteur de recherche) qui se construit d'une façon aléatoire et dont la forme temporelle dépend de paramètres internes au réseau va vers une utilisation totale du médium (le réseau lui même).
Voici un shéma de connections au serveur par trois utilisateurs.connectés à des temps t1, t2 et t3, il est impossible de prévoir les temps de réponses du serveur, comme on le voit sur le shéma les informations se baladent sur le réseau, elle se perdent des fois, les temps varie selon les qualités de connexion et les fréquentations du réseau.
Voici pour exemple, les résultats des deux connections au serveur a des temps différents.
n°1
Friday, February 13, 1998 12:06:33PM
TraceRoute to host technart.home.ml.org
# |
Adress |
Host Name |
Response Time |
1 |
147.210.90.254 |
b26a1.montaigne.u-bordeaux.fr |
1 ms |
2 |
147.210.96.254 |
b26a1.msha.u-bordeaux.fr |
2 ms |
3 |
147.210.254.253 |
b9a1.u-bordeaux.fr |
1 ms |
4 |
193.51.10.1 |
aquarel-reaumur.u-bordeaux.fr |
2 ms |
5 |
193.55.249.105 |
bordeaux1.aquarel.ft.net |
6 ms |
6 |
193.55.249.242 |
bordeaux.renater.ft.net |
5 ms |
7 |
195.220.180.161 |
stamand1.renater.ft.net |
22 ms |
8 |
195.220.180.50 |
rbs1.renater.ft.net |
25 ms |
9 |
195.220.180.217 |
raspail.renater.ft.net |
21 ms |
10 |
195.220.180.225 |
bagnolet-eurogate.renater.ft.net |
233 ms |
11 |
193.55.152.82 |
Unavailable |
202 ms |
12 |
194.206.207.50 |
sl-stockton-hssi.eurogate.net |
189 ms |
13 |
|
No response from this hop |
|
14 |
|
No response from this hop |
|
15 |
|
No response from this hop |
|
16 |
144.232.0.130 |
sl-bb2-chi-0-0-0-155M.sprintlink.net |
189 ms |
17 |
144.228.252.13 |
Unavailable |
77 ms |
18 |
|
No response from this hop |
|
19 |
209.44.21.182 |
pairnet-1.PitbPA.savvis.net |
223 ms |
20 |
209.68.0.1 |
technart.home.ml.org |
257 ms |
total :1226 ms
Dans le second cas de connexion qui suit, on voit bien que plus de serveurs répondent correctement, mais que les temps de réponse sont beaucoup plus élevés.
n°2
Friday, February 13, 1998 12:31:20PM
TraceRoute to host technart.home.ml.org
# |
Address |
Host Name |
Response Time |
1 |
147.210.90.254 |
b26a1.montaigne.u-bordeaux.fr |
3 ms |
2 |
147.210.96.254 |
b26a1.msha.u-bordeaux.f |
1 ms |
3 |
147.210.254.253 |
b9a1.u-bordeaux.fr |
1 ms |
4 |
193.51.10.1 |
aquarel-reaumur.u-bordeaux.fr |
4 ms |
5 |
193.55.249.105 |
bordeaux1.aquarel.ft.net |
14 ms |
6 |
193.55.249.242 |
bordeaux.renater.ft.net |
48 ms |
7 |
195.220.180.161 |
stamand1.renater.ft.net |
66 ms |
8 |
195.220.180.50 |
rbs1.renater.ft.net |
59 ms |
9 |
195.220.180.217 |
raspail.renater.ft.net |
73 ms |
10 |
|
No response from this hop |
|
11 |
193.55.152.82 |
Unavailable |
472 ms |
12 |
194.206.207.50 |
sl-stockton-hssi.eurogate.net |
508 ms |
13 |
144.232.4.5 |
sl-bb10-stk-1-3.sprintlink.net |
477 ms |
14 |
144.232.4.46 |
sl-bb5-stk-0-0-0-155M.sprintlink.net |
311 ms |
15 |
144.232.8.94 |
sl-bb1-chi-1-1-0.sprintlink.net |
343 ms |
16 |
|
No response from this hop |
|
17 |
144.228.252.13 |
Unavailable |
170 ms |
18 |
144.228.18.82 |
sl-dnetch-1--T3.sprintlink.net |
175 ms |
19 |
209.44.21.182 |
pairnet-1.PitbPA.savvis.net |
182 ms |
20 |
209.68.0.1 |
technart.home.ml.org |
188 ms |
total :3095 ms
La question du son.
( la monobande)
Dans mes bandes vidéos, j'ai toujours attaché une grande importance au son, qui détermine le sens de l'image et apport de la sensation au spectateur. Je ne pense pas encore avoir trouvé de véritable son qui colle parfaitement à ma démarche, la plupart des bandes sons utilisées dans mes bandes sont illustratives, elle ne servent pas mes propos, elles se contentent de créer une tension. A ce moment là, il se peut qu'elles aient un effet sur le temps.
Mes bandes sons sont des progressions d'intensification de répétitions de sons naturels samplés et séquencés sur minidisc et sur pc. Ces "musiques" sont très stressantes du fait qu'elles augmentent sans cesse jusqu'à rupture. Le spectateur est placé dans un univers clos et il subit l'image (séquencée elle aussi) le son produit un effet d'étouffement. Il s'opère alors un effet de compression de temps, le temps réel laisse place aux temps convoqués par l'image et le son.
(en réseau)
Lors de projection de bande créée par réseau, ou d'installation créant une telle bande, la gestion du temps vidéo relève du réseau lui même.
Les applets java permettent de faire monter du son en meme temps que l'image et de donner à chaque image un évènement son précis, mais les temps de chargements (afin d'avoir une bonne qualité) ne sont pas encore acceptables).